Constitution Européene
- Piotre
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C'est la disparition programmée des classes moyennes ...
Dans l'optique de notre gouvernement, il faut que subsistent 2 classes : Les riches (qui bénéficieront d'avantages sociaux comme SECU ...etc) et les pauvres qui pourront crever la gueule ouverte sans aucune aide ...
Dans l'optique de notre gouvernement, il faut que subsistent 2 classes : Les riches (qui bénéficieront d'avantages sociaux comme SECU ...etc) et les pauvres qui pourront crever la gueule ouverte sans aucune aide ...
Dis donc.. t'y vas pas avec le dos de la main morte ...
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Scalaire a écrit :Et on prend le risque de la révolution des pauvres, parfois violente avec des morts de riches...
ça ne risque pas de se passer comme ça ... ils ont prévu le coup ... ils se réservent le droit de tuer les pauvres en cas d'émeutes

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Comme vous le savez peut-être, la justice française vient de donner raison aux utilisateurs (une fois n’est pas coutume) en obligeant les compagnies du DVD à retirer les protections contre la copie, présentes sur les DVD commerciaux (Films).
Décision tout à fait LOGIQUE, puisque depuis quelque temps maintenant, les français payent une taxe dite "pour la copie privée" à chaque fois qu’ils achètent un support vierge (DVD, CD et Disques Durs). Cette taxe nous donnant théoriquement le droit de copier un DVD après achat pour une utilisation privée uniquement.
Oui mais voilà, avec les protections impossible de faire des copies privéesRésultat : Nous payons une taxe dont nous ne pouvons pas profiter.
Et maintenant que l’Etat nous donne enfin raison, voilà qu’une décision Européenne autorisant les fabriquants à mettre des protections va s’appliquer à notre beau pays de libertésTout un travail pour rien que l’Europe va venir chambouler.
Qu’on ne vienne pas nous dire qu’avec l’Europe, il n’y a pas que les petits qui trinquentTout cela n’est qu’affaire de gros sous...
Article source
-http://macbooster.apple.lu/spip/article.php3?id_article=143
Dis donc.. t'y vas pas avec le dos de la main morte ...
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Je vous fais un copier/coller d'une réponse très interressante apportée par un membre d'un forum à un intermittent du spectacle qui s'apprête à voter oui :
l'autre a écrit :l'intermittent a écrit :Je suis assez d'accord avec ***** sur le fait qu'une bonne partie des français qui s'apprettent à voter non vont le faire pour faire tomber Raffarin et faire chier chirac, je trouve ça irresponsable.
A++
Ben je te trouve un peu hard sur ce coup là *****...
Toi l'intermittent du spectacle, je trouve que tu oublies un peu tous ces gens qui sont laissés "au bord de la route"et qui sont de plus en plus nombreux...
Alors demander à ces gens d'avoir une "vision" de la future Europe alors que pour certains ils ne savent même pas s'ils vont bouffer et où ils vont dormir le lendemain, la semaine prochaine ou à la fin du mois, cela me parait quelque peu indécent...
Ben oui, il y a des millions de pauvres en France et même aussi en Allemagne et en Angleterre, les trois pays les plus riches de l'Europe!!
Ce qui devrait être une honte absolue dans nos démocraties évoluées, n'est juste qu'un fait social banalisé par des discours sur la conjoncture
et où on se dédouane en se donnant bonne conscience les journées d'hiver trop froides en faisant des appels médiatiques en forme d'auto-absolution
La constitution n'apporte aucune solution à ce problème crucial, bien au contraire puisqu'elle ouvre la porte aux plus grosses entreprises pour qu'elles exploitent la main d'oeuvre des pays membres au moindre coût.
Si elle nous parle du droit au travail , elle ne nous parle jamais du droit à un salaire décent pour chaque citoyen européen, à un niveau de vie respectable pour chacun d'entre nous (payer un ouvrier roumain ou bulgare 200 euros au lieu des 100 qu'il avait auparavant n'est pas respectable ...)
Alors oui , tous ces gens( en France) ont envie, non pas de dire oui ou non à l'europe mais merde à Chirac et Raffarin, merde aussi aux socialistes qui sont complètement déconnectés de la réalité sociale(les partisans du oui comme du non d'ailleurs!!!) et qui nous demandent de patienter jusqu'à 2007!!! pour sanctionner un gouvernement sans pour autant proposer quelque chose de tangible...(tant et si bien qu'on se retrouvera à avoir le choix entre Chirac et Sarkozy, la peste ou le choléra...)
Vraiment rien d'étonnant à cette dérive vers le poujadisme et les extrêmes, le scénario est très classique...
Alors oui, je comprends bien tous ces gens qui vont voter non pour sanctionner Chirac et Raffarin , cela me semble juste humain ...
Pour ma part, je voterais non à une constitution qui ignore complètement les problèmes sociaux européens
Dis donc.. t'y vas pas avec le dos de la main morte ...
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Bon, je rentre à l'instant d'un débat sur la constitution européenne avec entre autres intervenants Daniel Gluckstein ...
On a pu entendre des partisans du oui, des partisans du non, des choses interressantes, des moins interressantes, mais certaines m'ont particulièrement interpelées, je voudrais vous en faire part :
1. Déja, une petite anecdote sur l'Europe ... Je suis peut être le seul à ne pas le savoir mais je le dis quand même au cas où ça interresserait un autre quelqu'un qui, jusqu'à ce soir ne le savait pas : J'ai posé la question "pourquoi le drapeau européen porte-t-il toujours 12 étoiles malgrè que l'agrandissement de l'union européenne depuis sa création
" ... J'ai été très surpris d'apprendre que ça n'a aucun rapport avec le nombre de pays ... ça symbolise tout simplement les 12 apotres, sur fond bleu marial
C'est vrai que c'est la même disposition et couleur que la couronne mariale qu'on peut voir dans les églises ...
Bon, ça c'est anecdotique
2. L'impossibilité de révision de la constitution : une femme a demandé comment les textes pourraient être revus après l'adoption de cette constitution ... La réponse c'est que pour toute révision, il faut l'accord unanime de TOUS les pays membres ... donc déja, impossible
3. Souveraineté/banques : quelqu'un a demandé quelle était la différence entre cette constitution et nos constitutions nationales au niveau du pouvoir de l'état/des citoyens
Déja, il a été expliqué que nos constitutions successives étaient fondées sur l'exposition en préambule de la souveraineté du peuple qui fonde la démocratie ... "Souveraineté" est donc un mot clé de notre constitution ... Or, dans la constitution européenne, le mot souveraineté est présent une fois, afin d'exposer la souveraineté de l'irlande à Chypre ... Et il n'est pas question de la souveraineté des peuples ... Rien n'indique ce que les citoyens ont à faire la dedans, où se trouve leur pouvoir ... Il n'est pas question d'éléction de représentants du peuple comme dans nos constitutions ... Par contre, le mot clé de la constitution européenne c'est banque ... 599 fois cité
Et un des axes principaux de cette constitution (que je n'avais pas remarqué) est la stabilité de la monnaie ... ce qui donc est en rapport avec les articles sur les budgets de la santé. Les budgets clos qui devront être respectés, etc ... ça veut dire disparition de la solidarité sociale ... Un budget sera alloué à un certain type de secteur médical, il devra être respecté ... Ce qui obligera à repporter des opérations car le quota aura été dépassé ou encore, dans l'idéal, faudrait que les femmes diffèrent leurs accouchements ...
4. A propos des privatisations/nationalisations : la constitution dit clairement que les monopoles doivent disparaître et ce, par le biais de restructurations des services publics, en permettant par exemple aux services publics de transformer des postes en emplois "non fonctionnaires" (comme c'est déja un peu le cas d'ailleurs, 50 % des postiers ne sont pas des fonctionnaires mais des employés en "intérim" ou des fameux "contrats d'activité" et non plus contrats de "travail"). Donc, à plus ou moins long terme, disparition des services publics ...
5. L'influence de notre vote sur d'autres peuples : et ça ça me paraît très important
Une femme s'interrogeait pour savoir si en votant non, on ne pénaliserait pas les pays de l'Est ... Elle a été rassurée lorsque lui ont été lus les passages de la constitution sur :
-le plan de restructuration de l'industrie lourde dans les pays de l'Est ... il est dit dans la constitution que les ateliers de tel endroit, tel endroit, tel endroit et tel endroit en Tchéquie, Slovaquie, etc ... devront être fermés avant fin 2005
or, fermetures d'usines ça veut dire disparition d'emplois ...
-l'interdiction de l'avortement dans je sais plus quel pays (Maltes, il me semble) que l'on va signer en disant OUI ... ça signifie que ces peuples n'auront plus jamais l'espoir de pouvoir se battre pour obtenir le droit à l'avortement vu que la constitution n'est pas révisable ...
-etc ...
pour ma part, j'ai pas envie de prendre des décisions aussi importantes pour la vie d'autres gens
6. La laïcité : bon ben il est tout simplement dit dans la constitution que ses valeurs sont basées sur des fondements religieux blaaa blaa blaaa, je trouve ça dégoutant
7. Par rapport à l'écologie : il y avait des verts qui expliquaient que les dirigeants de leur parti qui appellent à voter OUI n'ont absolument rien à faire de l'écologie ... puisque dans la constitution il n'y a rien de précis visant à améliorer les problèmes de pollutions ... A part que la constitution suit le programme européen relatif à Kyoto ... et Kyoto n'a absolument pas pour but de réduire la pollution dans le monde ... Bien au contraire
8. Pouvoir changer de politique dans notre pays
La constitution n'étant pas révisable et devant être appliquée par un pays l'acceptant, il ne sera plus possible de suivre une autre politique que celle qu'elle dicte ... ça veut dire que même si un jour, par miracle, un gouvernement voulait changer l'orientation politique du pays, par exemple mettre un hola au libéralisme et tout ce qui l'accompagne (délocalisations, fin des grilles de salaires de la fonction publique, monopôles supprimés, privatisations) et qu'il voulait mener une politique plus sociale, s'il voulait renationaliser des entreprises ... et bien ça lui serait absolument impossible
Parce que contrairement à Maastricht qui était un pacte (donc un pays peut l'abandonner à tout moment), la constitution européenne est comme son nom l'indique, une constitution à laquelle on ne peut désobéir 
Donc bon, voila quelques petits points sur lesquels j'ai pris des ptites notes ... il s'est dit beaucoup d'autres trucs qui me reviendront peut être ...
On a pu entendre des partisans du oui, des partisans du non, des choses interressantes, des moins interressantes, mais certaines m'ont particulièrement interpelées, je voudrais vous en faire part :
1. Déja, une petite anecdote sur l'Europe ... Je suis peut être le seul à ne pas le savoir mais je le dis quand même au cas où ça interresserait un autre quelqu'un qui, jusqu'à ce soir ne le savait pas : J'ai posé la question "pourquoi le drapeau européen porte-t-il toujours 12 étoiles malgrè que l'agrandissement de l'union européenne depuis sa création


Bon, ça c'est anecdotique

2. L'impossibilité de révision de la constitution : une femme a demandé comment les textes pourraient être revus après l'adoption de cette constitution ... La réponse c'est que pour toute révision, il faut l'accord unanime de TOUS les pays membres ... donc déja, impossible

3. Souveraineté/banques : quelqu'un a demandé quelle était la différence entre cette constitution et nos constitutions nationales au niveau du pouvoir de l'état/des citoyens



4. A propos des privatisations/nationalisations : la constitution dit clairement que les monopoles doivent disparaître et ce, par le biais de restructurations des services publics, en permettant par exemple aux services publics de transformer des postes en emplois "non fonctionnaires" (comme c'est déja un peu le cas d'ailleurs, 50 % des postiers ne sont pas des fonctionnaires mais des employés en "intérim" ou des fameux "contrats d'activité" et non plus contrats de "travail"). Donc, à plus ou moins long terme, disparition des services publics ...
5. L'influence de notre vote sur d'autres peuples : et ça ça me paraît très important

-le plan de restructuration de l'industrie lourde dans les pays de l'Est ... il est dit dans la constitution que les ateliers de tel endroit, tel endroit, tel endroit et tel endroit en Tchéquie, Slovaquie, etc ... devront être fermés avant fin 2005

-l'interdiction de l'avortement dans je sais plus quel pays (Maltes, il me semble) que l'on va signer en disant OUI ... ça signifie que ces peuples n'auront plus jamais l'espoir de pouvoir se battre pour obtenir le droit à l'avortement vu que la constitution n'est pas révisable ...
-etc ...
pour ma part, j'ai pas envie de prendre des décisions aussi importantes pour la vie d'autres gens

6. La laïcité : bon ben il est tout simplement dit dans la constitution que ses valeurs sont basées sur des fondements religieux blaaa blaa blaaa, je trouve ça dégoutant

7. Par rapport à l'écologie : il y avait des verts qui expliquaient que les dirigeants de leur parti qui appellent à voter OUI n'ont absolument rien à faire de l'écologie ... puisque dans la constitution il n'y a rien de précis visant à améliorer les problèmes de pollutions ... A part que la constitution suit le programme européen relatif à Kyoto ... et Kyoto n'a absolument pas pour but de réduire la pollution dans le monde ... Bien au contraire

8. Pouvoir changer de politique dans notre pays



Donc bon, voila quelques petits points sur lesquels j'ai pris des ptites notes ... il s'est dit beaucoup d'autres trucs qui me reviendront peut être ...
Dis donc.. t'y vas pas avec le dos de la main morte ...
Salut,
http://www.france.attac.org/
Juste un petit lien pour que ceux qui ont encore un doute comprennent que cette constitution est un retour en arrière, et non pas une avancée pour l'Europe
D'ailleurs, contrairement à ce que TOUS les médias disent, les VRAIS pro-européens ne sont pas ceux que l'on croit :(
http://www.france.attac.org/
Juste un petit lien pour que ceux qui ont encore un doute comprennent que cette constitution est un retour en arrière, et non pas une avancée pour l'Europe

D'ailleurs, contrairement à ce que TOUS les médias disent, les VRAIS pro-européens ne sont pas ceux que l'on croit :(

Piotre a écrit :1. Déja, une petite anecdote sur l'Europe ... Je suis peut être le seul à ne pas le savoir mais je le dis quand même au cas où ça interresserait un autre quelqu'un qui, jusqu'à ce soir ne le savait pas : J'ai posé la question "pourquoi le drapeau européen porte-t-il toujours 12 étoiles malgrè que l'agrandissement de l'union européenne depuis sa création" ... J'ai été très surpris d'apprendre que ça n'a aucun rapport avec le nombre de pays ... ça symbolise tout simplement les 12 apotres, sur fond bleu marial
C'est vrai que c'est la même disposition et couleur que la couronne mariale qu'on peut voir dans les églises ...
Bon, ça c'est anecdotique
Je comprends que l'on ai du mal à accepter la Turquie dans l'Europe

un pays laïque de plus ...
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Piotre a écrit :
2. L'impossibilité de révision de la constitution : une femme a demandé comment les textes pourraient être revus après l'adoption de cette constitution ... La réponse c'est que pour toute révision, il faut l'accord unanime de TOUS les pays membres ... donc déja, impossible
De même qu il faut l unanimité pour adopter cette constitution, ou une autre si elle est renégociée comme le prétendent certains...sachant qu ils s agit déjà d un compromis, pas sur que certains pays fassent des effotrs supplémentaires pour les beaux yeux de la France... Mais certains semblent encore croire qu'on est une grande puissance

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l'interdiction de l'avortement dans je sais plus quel pays (Maltes, il me semble) que l'on va signer en disant OUI ... ça signifie que ces peuples n'auront plus jamais l'espoir de pouvoir se battre pour obtenir le droit à l'avortement vu que la constitution n'est pas révisable ...
-etc ...
Partie IV, A-9 titre VII Article 62 :
'Aucune disposition du traité établissant une constitution pour l'Europe ni des traités et actes le modifiant ou le complétant n'affecte l'application, sur le territoire de Malte, de la législation nationale relative à l'avortement.'
Cela signifie si je parle encore français que Malte a le droit de mener la politique qu'elle veut en matière d'avortement, et qu'elle n est soumise à ce propos à aucune décision de Bruxelles.
Si Malte choisit de légiférer en faveur de l'avortement, ou contre, je ne sais pas quelle est la situation actuellement, l'Europe n'aura rien à dire.
Tous les points de vue sont respectables et défendables à conditions qu'ils reposent sur des arguments valables...
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Des explications à propos du droit des femmes :
Pourquoi le projet de Constitution Européenne est-il un piège pour les femmes d'Europe Centrale Et Orientale
Monika Karbowska , qui vit en France depuis un certain temps est resté en contact avec les militantes et les militants de son pays. Ici, elle fait partie d'un groupe de jeunes altermondialistes intitulé : " alternatives feministes" qui a animé une rencontre de jeunes femmes altermondialistes au point G lors du contre-G8 a Annemmasse en 2003.
Voici 13 ans que les pays d'Europe Centrale et Orientale détruisent leurs bases sociales et économiques pour adapter leurs sociétés et leurs économies aux dogmes ultralibéraux les plus intégristes. Après l'abolition du communisme en 1989, les sociétés d'Europe Centrale ont recherché une troisième voie économique et sociale dans une sorte d'économie de marché contrôlée et mise au service du développement des structures sociales et de la démocratie. Mais 3 ans plus tard, les élites de ces pays ont décidé d'appliquer à la lettre les programmes politiques ultralibéraux de l'OCDE en échange de l'annulation de leur dette colossale . Je rappellerais ce que cette politique a entraîné sur l'exemple de la Pologne, mais le même modèle a été appliqué partout ailleurs des pays Baltes jusqu'en Macédoine.
La privatisation de pans entiers de l'économie, en particuliers des industries et des services les plus rentables et lucratifs, s'est traduite dans les années 90 par un chômage sans indemnités ni possibilité d'une reconversion. Ces licenciements ont causé un choc psychologique immense et entraîné un grand désespoir. Le chômage est devenu structurel malgré une croissance élevée entre 1995 et 2000, due généralement aux délocalisations des industries d'Europe Occidentale en Europe Orientale et à l'implantation massive des multinationales au détriment des acteurs locaux. En Pologne il est actuellement de 16 % de la population active pour 38 mln d'habitants
Il s'agit toujours d'un chômage sans indemnités, celle-ci n' étant que de trois mois.
Les programmes économiques ultralibéraux ont entraîné la destruction de l'économie de régions entières minées par ce chômage massif. De ces régions sinistrées sont issus les centaines de milliers de travailleurs polonais dans l'Union Européenne. Ils travaillent majoritairement dans le bâtiment pour les hommes et dans les soins aux personnes pour les femmes, le plus souvent illégalement malgré l'adhésion à l'Union, car la plupart des pays n'accordent pas le droit au travail aux citoyens des pays entrants.
Le sous-investissement chronique est la cause de l'indigence des services publics tels que santé et éducation dont le niveau de prestations est très bas, de même que les salaires dans ce secteur malgré les compétences des travailleuses. Car ce sont les femmes qui occupent à 90% les emplois d'enseignantes, de médecins etc. Il en va de même pour la culture qui ne subsiste qu'avec des soutiens privés selon le modèle américain prédominant.
La destruction de la rentabilité de l'agriculture familiale est due à la soumission de celle-ci aux prix mondiaux entre 1991 et 1998. C'est bien sûr aussi la raison de la désertification de régions entières et de la fuite des jeunes vers les villes ou à l'étranger en quête d'un hypothétique travail de femme de ménage ou d'employée de MacDo. Alors que 35% de la population habite à la campagne, elle n'y survit que grâce à l'économie agricole domestique de subsistance.
L'ingérence massive et continue de l'Eglise Catholique dans la vie politique en Pologne est tellement visible qu'on peut parler d'absence de démocratie dans ce domaine. C'est ainsi que la laïcité a disparu avec le Concordat de 1995, le mariage civil a été limité par le mariage concordataire, l'avortement a été interdit en 1993 . L'Eglise possède un énorme pouvoir économique du fait de ses privilèges fiscaux. Elle a aussi le droit de faire sa propagande politique non seulement via les partis qu'elle crée, via sa presse, sa radio et sa télévision, mais aussi directement dans les lieux de cultes pendant ou après les offices religieux où elle appelle à voter pour ses candidats. Enfin, elle s'immisce dans l'éducation des jeunes du fait de sa participation aux conseils de classes dans les écoles publiques par le biais de l'enseignement du catéchisme introduit en 1989. Elle influence aussi les politiques publiques en matière de contraception et de prévention du sida.
De ce fait elle entretient, de concert avec les partis d'extrême droite très virulents qu'elle n'a jamais désavoué, un climat très homophobe. Des manifestions LGBT ont été interdites dans certaines villes ou lynchées par les militants d'extrême droite comme à Poznan en 2004 sans que la police intervienne. Dans un pays où un appel public au meurtre tel que « les lesbiennes au bûcher » ou « les féministes doivent être traitées à l'acide » est considéré comme une opinion respectable, l'Eglise entretient ce climat d'hostilité vis à vis de ce qu'elle appelle « la culture de la mort ». Et « la culture de la mort », ce sont des droits des femmes, le droit à l'avortement , le droit des individus non-mariés ou les droits d'opinion des athées et agnostiques.
Pourquoi dans cette situation le projet de Constitution Européenne est-il néfaste pour l'évolution de l'Europe Centrale
Ce projet est tout d'abord néfaste parce qu'il ne mentionne pas la laïcité. Il s'avère, selon ce projet, que la laïcité ne fait partie ni des valeurs, ni des objectifs ni des bases de la construction de l'Union Européenne. Ce principe serait pourtant indispensable pour contrecarrer l'influence exorbitante de l'Eglise et empêcher des aberrations délirantes telles que la présence du chef de l'Eglise Polonaise aux cérémonies publiques ou ses interventions au parlement pour influencer les votes . Récemment l'Eglise a mené une vaste campagne de propagande et a multiplié les pressions sur le gouvernent socialiste pour obtenir qu'il limoge Magdalena Środa, ministre de l'égalité femmes-hommes, coupable d'avoir affirmé dans une interview à un journal suédois que le modèle familial patriarcal prôné par l'Eglise favorise la violence domestique des hommes sur les femmes
Une redéfinition du religieux dans un sens restrictif comme affaire privée serait aussi utile pour limiter la propagande politique de l'Eglise dans les lieux de cultes en guise de sermons pendant la messe. Ce serait également bon pour l'Europe que l'Eglise n'hésite pas à vilipender à tout bout de champ pendant les sermons comme étant responsable de la « culture de la mort »
Le silence total du projet de Constitution sur les droits reproductifs et l'IVG à côté du « droit à la vie » est de très mauvais augure pour ce droit fondamental des femmes. Dans le pire des cas, cette omission permettra notamment à l'Eglise d'utiliser les moyens de pressions dont elle dispose pour faire du lobbing antiavortement au sein de l'UE. Si cette offensive échoue, ce qu'on espère toutes et tous, les Polonaises, les Irlandaises, les Portugaises et les Maltaises resteront pour longtemps des Européennes de seconde catégorie privées de la liberté essentielle de disposer de leur corps. Cette inégalité de traitement au sein de l'Union Européene est intolérable et met immédiatement en doute tous les objectifs affichés d'égalité, de solidarité ou de démocratie.
Le projet de Constitution ne parle d'égalité femme-homme que de façon très générale et uniquement dans le cadre (II-83) de l'emploi, du travail et de la rémunération. De droits à la contraception, à l'avortement, point. Rien non plus sur les violences sexistes qui sont un fléau dans tous les pays européens. Rien non plus sur la prostitution quand on sait qu'elle affecte en majorité les femmes d'Europe de l'Est paupérisée
Nulle part de trace de parentalité non plus : il n'y a que la maternité qui est protégée et la femme invitée à concilier vie privée et professionnelle
(II 93-2)
L'article II 69 garantie le droit au mariage mais ne mentionne nul part le droit au divorce. Ceci est très préoccupant quand on sait que l'Eglise fera tout pour finir par introduire des limitations de ce droit en attendant de l'abolir comme à Malte. Le mariage concordataire imposé en Pologne en est le premier pas. Même si le divorce civil existe encore, l'Eglise se sert de ce mariage dont elle gère les registres pour empêcher les gens de divorcer en les stigmatisant. L'union libre et le pacs ne sont pas mentionnés dans le projet de constitution européenne. Comme ils n'existent pas juridiquement, ils ne bénéficient pas de protection au contraire du mariage. Connaissant la pression qu'exerce l'Eglise pour le mariage et la stigmatisation des célibataires et du concubinage, il est clair que l'UE aurait pu apporter plus de liberté individuelle aux sociétés traditionnelles d'Europe Centrale. Mais il n'en sera rien grâce à la future Constitution Européenne, alors que cela serait si important dans des sociétés sacralisant le mariage. En effet, la Constitution polonaise, votée en 1997 selon les critères d'exigence de l'UE afin de permettre le début des négociations d'adhésion en 1998, mentionne le droit au mariage et la protection de la famille pas moins de 3 fois
C'est pour cette même raison que le droit de vivre en union homosexuelle devrait être clairement affirmée afin d'éviter que des homosexuel/les soient attaquées suite à la propagande de l'Eglise et de l'extrême droite déversée quotidiennement dans leurs médias et dans les lieux de cultes.
La Constitution Européenne serait en deçà même de la Constitution Polonaise en ce qui concerne la scolarité obligatoire, elle ne fixe en effet aucun âge alors que la Constitution Polonaise le fixe à 18 ans. Cette omission permettrait à la longue d'introduire le travail des adolescents via l'apprentissage, cher aux ultralibéraux, alors que les sociétés d'Europe Centrales sont très attachées à l'éducation et soucieuses de permettre à leurs enfants une scolarité aussi longue que possible. Selon un sondage de mai 2004, la première valeur des Polonais reste l'instruction, loin après l'argent et la religion
Enfin, le projet constitutionnel constitue une menace réelle pour l'agriculture familiale polonaise qui assure la subsistance de centaines de milliers de familles. Ces micro-exploitations assurent au moins l'autosuffisance alimentaire et sont largement l'œuvre des femmes. En effet, la Constitution Polonaise stipule que la base sociale de l'agriculture est l'exploitation familiale, ce qui est complètement étranger aux valeurs de l'UE libérale dans laquelle le but de l'agriculture est (III 227) la productivité agricole et la baisse des prix
Ceci est donc incompatible avec cette économie de subsistance et avec le développement durable. L'objectif de l'UE est-il la disparition de la paysannerie polonaise et sa transformation en main d'œuvre « adaptable » entassée aux portes des mégalopoles dans des banlieues-gettos
Les paysans polonais, qui ont combattu victorieusement contre la collectivisation stalinienne, ne vont certes pas se laisser faire, au risque de nouer des alliances avec l'extrême droite hostile à l'Europe et de se faire manipuler par l'Eglise dans sa croisade « contre la culture de la mort ». Ce risque est un danger mortel pour le droits des femmes et pour la démocratie en général 
Ce qui est tragique, c'est que l'ultralibéralisme et la mainmise du religieux sur le politique sont allées tellement en loin en Europe Orientale que le projet de Constitution Européenne risque de paraître un progrès face aux destructions déjà opérées avant l'adhésion à l'UE. Notamment de nombreuses féministes escomptent que la Constitution les aidera à améliorer les droits des femmes et pensent que la sacralisation des dogmes ultralibéraux n'est qu'un petit prix à payer pour obtenir ces droits, prix qui a déjà été payé par l'Europe Centrale avant l'adhésion. Vivant dans une culture ultralibérale depuis 15 ans, ayant consenties à d'immenses sacrifices pour l'adhésion à l'Union, elles conçoivent mal que le projet de Constitution Européenne soit un outil de destruction de droits des femmes en Europe Occidentale, notamment de leurs droits sociaux.
Voici quelques exemples de régression politique en Europe Centrale et Orientale qui risquent de faire parraître le projet libéral européen comme progressiste et social.
- L'article II 70 du TCE qui donne le droit de manifester collectivement sa religion en public est déjà inscrit dans la Constitution polonaise. (Art 52.2). Mais il est assorti dans cette constitution du droit à l'enseignement de la religion dans les écoles publiques ce que le projet européen ne mentionne pas aussi explicitement. Cela peut donc paraître un progrès aux yeux des Polonaises
- Par rapport au droit au mariage, l'article II 69 peut aussi paraître un progrès puisqu'il ne mentionne pas le sexe des parties contractantes contrairement à la Constitution Polonaise qui dit explicitement qu'il s'agit d'un homme et d'une femme. Il n'est donc pas étonnant que les lesbiennes et gays polonais comptent sur l'UE pour reconnaître leurs droits puisqu'il faut une révision de la constitution pour leur garantir le droit au mariage en Pologne
- Ils et elles comptent aussi sur l'article anti-discrimination (III 124) pour lever ces obstacles sans prendre garde qu'à 25 pays dont 10 d'Europe Centrale avec les mêmes hostilités ouvertes vis à vis de l'homosexualité, l'unanimité sera pratiquement impossible.
- Comme la Constitution Polonaise ne connaît plus le droit au travail, à peine « le libre choix et exercice d'une profession », le « droit de travailler » du projet constitutionnel européen apparaît comme un progrès
- C'est la même chose pour les services publics d'intérêt général : comme il n'y a plus de notion de service public dans la Constitution Polonaise, les SIEG représentent alors un progrès social….
- Un article très important stipule que les restrictions à la liberté de travailler et de s'établir dans l'Union pour les citoyens de l'Union doivent être levées par les Etats (III 134). C'est en échange des restrictions à l'émigration de leurs travailleurs que les 10 pays entrants ont obtenu quelques aides structurelles ou les subventions agricoles tant convoitées. Il est évident que pour des pays dont le chômage frise des 20% de la population active, cet article est une bénédiction. Les Etats se débarrasseraient ainsi à bon compte de leurs chômeurs en les incitant à chercher un hypothétique travail « en Occident » et éviteraient de mettre en œuvre des politiques d'aide à l'emploi aujourd'hui inexistantes. Pour les citoyens concernés, cette mesure leur apparaît comme une justice rendue après des décennies d'humiliation infligée par « l'Europe forteresse ». L'idée de mettre fin au double standard européen selon lequel « ceux de l'Ouest ont le droit de s'installer à l'Est, mais ceux de l'Est ne sont bons que pour le travail au noir » est très forte dans cette opinion publique et ce projet constitutionnel sera encore une fois pour cette raison perçu comme une avancée vers l'égalité.
Personne n'informe vraiment les citoyens d'Europe Centrale et Orientale du chômage en Europe Occidentale. Personne ne les mets en garde contre la loi capitaliste qui veut que l'afflux de main d'œuvre immigrée massive et bon marché contribue à faire baisser les salaires et entraîne l'appauvrissement de tous les travailleurs. Seule la solidarité entre les travailleurs d'ici et de là-bas ainsi qu'une politique industrielle et agricole durable et européenne digne ce de nom pourraient freiner cette course vers la dégradation des conditions de vie de tous.
13 ans de politique ultralibérale en Europe Centrale et Orientale ont creusé un fossé culturel entre Est et Ouest qui paraît aussi grand que du temps de la guerre froide… L'érosion des droits sociaux y a été telle qu'on voit mal comment une communauté d'intérêt entre les travailleurs des deux parties de l'Europe pourrait bien se faire. Pour sauvegarder quelques principes généraux, les travailleurs d'Europe Centrale sont prêts à sacrifier les droits de ceux de l'Europe Occidentale. Le tout sous le chantage permanent d'une extrême droite violemment anti-européenne au nom de certains principes nationaux parfois justifiés. De même les femmes, opprimées par la politique du Vatican, sont également prêtes à sacrifier les droits sociaux de leurs consœurs occidentales au nom d'une hypothétique égalité des droits que l'Europe ne leur garantie pourtant pas dans le domaine essentiel, les droits reproductifs.
Cette contradiction est largement le fruit de l'absence de débats au sujet de la pertinence de la construction européenne. Il est temps que nous, citoyens d'Est et d'Ouest, prenons enfin part aux décisions qui nous concernent tous. Une première contribution urgente au débat est de refuser cette Constitution inique, ultralibérale et conservatrice.
Pourquoi le projet de Constitution Européenne est-il un piège pour les femmes d'Europe Centrale Et Orientale

Monika Karbowska , qui vit en France depuis un certain temps est resté en contact avec les militantes et les militants de son pays. Ici, elle fait partie d'un groupe de jeunes altermondialistes intitulé : " alternatives feministes" qui a animé une rencontre de jeunes femmes altermondialistes au point G lors du contre-G8 a Annemmasse en 2003.
Voici 13 ans que les pays d'Europe Centrale et Orientale détruisent leurs bases sociales et économiques pour adapter leurs sociétés et leurs économies aux dogmes ultralibéraux les plus intégristes. Après l'abolition du communisme en 1989, les sociétés d'Europe Centrale ont recherché une troisième voie économique et sociale dans une sorte d'économie de marché contrôlée et mise au service du développement des structures sociales et de la démocratie. Mais 3 ans plus tard, les élites de ces pays ont décidé d'appliquer à la lettre les programmes politiques ultralibéraux de l'OCDE en échange de l'annulation de leur dette colossale . Je rappellerais ce que cette politique a entraîné sur l'exemple de la Pologne, mais le même modèle a été appliqué partout ailleurs des pays Baltes jusqu'en Macédoine.
La privatisation de pans entiers de l'économie, en particuliers des industries et des services les plus rentables et lucratifs, s'est traduite dans les années 90 par un chômage sans indemnités ni possibilité d'une reconversion. Ces licenciements ont causé un choc psychologique immense et entraîné un grand désespoir. Le chômage est devenu structurel malgré une croissance élevée entre 1995 et 2000, due généralement aux délocalisations des industries d'Europe Occidentale en Europe Orientale et à l'implantation massive des multinationales au détriment des acteurs locaux. En Pologne il est actuellement de 16 % de la population active pour 38 mln d'habitants

Les programmes économiques ultralibéraux ont entraîné la destruction de l'économie de régions entières minées par ce chômage massif. De ces régions sinistrées sont issus les centaines de milliers de travailleurs polonais dans l'Union Européenne. Ils travaillent majoritairement dans le bâtiment pour les hommes et dans les soins aux personnes pour les femmes, le plus souvent illégalement malgré l'adhésion à l'Union, car la plupart des pays n'accordent pas le droit au travail aux citoyens des pays entrants.
Le sous-investissement chronique est la cause de l'indigence des services publics tels que santé et éducation dont le niveau de prestations est très bas, de même que les salaires dans ce secteur malgré les compétences des travailleuses. Car ce sont les femmes qui occupent à 90% les emplois d'enseignantes, de médecins etc. Il en va de même pour la culture qui ne subsiste qu'avec des soutiens privés selon le modèle américain prédominant.
La destruction de la rentabilité de l'agriculture familiale est due à la soumission de celle-ci aux prix mondiaux entre 1991 et 1998. C'est bien sûr aussi la raison de la désertification de régions entières et de la fuite des jeunes vers les villes ou à l'étranger en quête d'un hypothétique travail de femme de ménage ou d'employée de MacDo. Alors que 35% de la population habite à la campagne, elle n'y survit que grâce à l'économie agricole domestique de subsistance.
L'ingérence massive et continue de l'Eglise Catholique dans la vie politique en Pologne est tellement visible qu'on peut parler d'absence de démocratie dans ce domaine. C'est ainsi que la laïcité a disparu avec le Concordat de 1995, le mariage civil a été limité par le mariage concordataire, l'avortement a été interdit en 1993 . L'Eglise possède un énorme pouvoir économique du fait de ses privilèges fiscaux. Elle a aussi le droit de faire sa propagande politique non seulement via les partis qu'elle crée, via sa presse, sa radio et sa télévision, mais aussi directement dans les lieux de cultes pendant ou après les offices religieux où elle appelle à voter pour ses candidats. Enfin, elle s'immisce dans l'éducation des jeunes du fait de sa participation aux conseils de classes dans les écoles publiques par le biais de l'enseignement du catéchisme introduit en 1989. Elle influence aussi les politiques publiques en matière de contraception et de prévention du sida.
De ce fait elle entretient, de concert avec les partis d'extrême droite très virulents qu'elle n'a jamais désavoué, un climat très homophobe. Des manifestions LGBT ont été interdites dans certaines villes ou lynchées par les militants d'extrême droite comme à Poznan en 2004 sans que la police intervienne. Dans un pays où un appel public au meurtre tel que « les lesbiennes au bûcher » ou « les féministes doivent être traitées à l'acide » est considéré comme une opinion respectable, l'Eglise entretient ce climat d'hostilité vis à vis de ce qu'elle appelle « la culture de la mort ». Et « la culture de la mort », ce sont des droits des femmes, le droit à l'avortement , le droit des individus non-mariés ou les droits d'opinion des athées et agnostiques.
Pourquoi dans cette situation le projet de Constitution Européenne est-il néfaste pour l'évolution de l'Europe Centrale

Ce projet est tout d'abord néfaste parce qu'il ne mentionne pas la laïcité. Il s'avère, selon ce projet, que la laïcité ne fait partie ni des valeurs, ni des objectifs ni des bases de la construction de l'Union Européenne. Ce principe serait pourtant indispensable pour contrecarrer l'influence exorbitante de l'Eglise et empêcher des aberrations délirantes telles que la présence du chef de l'Eglise Polonaise aux cérémonies publiques ou ses interventions au parlement pour influencer les votes . Récemment l'Eglise a mené une vaste campagne de propagande et a multiplié les pressions sur le gouvernent socialiste pour obtenir qu'il limoge Magdalena Środa, ministre de l'égalité femmes-hommes, coupable d'avoir affirmé dans une interview à un journal suédois que le modèle familial patriarcal prôné par l'Eglise favorise la violence domestique des hommes sur les femmes

Une redéfinition du religieux dans un sens restrictif comme affaire privée serait aussi utile pour limiter la propagande politique de l'Eglise dans les lieux de cultes en guise de sermons pendant la messe. Ce serait également bon pour l'Europe que l'Eglise n'hésite pas à vilipender à tout bout de champ pendant les sermons comme étant responsable de la « culture de la mort »

Le silence total du projet de Constitution sur les droits reproductifs et l'IVG à côté du « droit à la vie » est de très mauvais augure pour ce droit fondamental des femmes. Dans le pire des cas, cette omission permettra notamment à l'Eglise d'utiliser les moyens de pressions dont elle dispose pour faire du lobbing antiavortement au sein de l'UE. Si cette offensive échoue, ce qu'on espère toutes et tous, les Polonaises, les Irlandaises, les Portugaises et les Maltaises resteront pour longtemps des Européennes de seconde catégorie privées de la liberté essentielle de disposer de leur corps. Cette inégalité de traitement au sein de l'Union Européene est intolérable et met immédiatement en doute tous les objectifs affichés d'égalité, de solidarité ou de démocratie.
Le projet de Constitution ne parle d'égalité femme-homme que de façon très générale et uniquement dans le cadre (II-83) de l'emploi, du travail et de la rémunération. De droits à la contraception, à l'avortement, point. Rien non plus sur les violences sexistes qui sont un fléau dans tous les pays européens. Rien non plus sur la prostitution quand on sait qu'elle affecte en majorité les femmes d'Europe de l'Est paupérisée


L'article II 69 garantie le droit au mariage mais ne mentionne nul part le droit au divorce. Ceci est très préoccupant quand on sait que l'Eglise fera tout pour finir par introduire des limitations de ce droit en attendant de l'abolir comme à Malte. Le mariage concordataire imposé en Pologne en est le premier pas. Même si le divorce civil existe encore, l'Eglise se sert de ce mariage dont elle gère les registres pour empêcher les gens de divorcer en les stigmatisant. L'union libre et le pacs ne sont pas mentionnés dans le projet de constitution européenne. Comme ils n'existent pas juridiquement, ils ne bénéficient pas de protection au contraire du mariage. Connaissant la pression qu'exerce l'Eglise pour le mariage et la stigmatisation des célibataires et du concubinage, il est clair que l'UE aurait pu apporter plus de liberté individuelle aux sociétés traditionnelles d'Europe Centrale. Mais il n'en sera rien grâce à la future Constitution Européenne, alors que cela serait si important dans des sociétés sacralisant le mariage. En effet, la Constitution polonaise, votée en 1997 selon les critères d'exigence de l'UE afin de permettre le début des négociations d'adhésion en 1998, mentionne le droit au mariage et la protection de la famille pas moins de 3 fois

C'est pour cette même raison que le droit de vivre en union homosexuelle devrait être clairement affirmée afin d'éviter que des homosexuel/les soient attaquées suite à la propagande de l'Eglise et de l'extrême droite déversée quotidiennement dans leurs médias et dans les lieux de cultes.
La Constitution Européenne serait en deçà même de la Constitution Polonaise en ce qui concerne la scolarité obligatoire, elle ne fixe en effet aucun âge alors que la Constitution Polonaise le fixe à 18 ans. Cette omission permettrait à la longue d'introduire le travail des adolescents via l'apprentissage, cher aux ultralibéraux, alors que les sociétés d'Europe Centrales sont très attachées à l'éducation et soucieuses de permettre à leurs enfants une scolarité aussi longue que possible. Selon un sondage de mai 2004, la première valeur des Polonais reste l'instruction, loin après l'argent et la religion

Enfin, le projet constitutionnel constitue une menace réelle pour l'agriculture familiale polonaise qui assure la subsistance de centaines de milliers de familles. Ces micro-exploitations assurent au moins l'autosuffisance alimentaire et sont largement l'œuvre des femmes. En effet, la Constitution Polonaise stipule que la base sociale de l'agriculture est l'exploitation familiale, ce qui est complètement étranger aux valeurs de l'UE libérale dans laquelle le but de l'agriculture est (III 227) la productivité agricole et la baisse des prix



Ce qui est tragique, c'est que l'ultralibéralisme et la mainmise du religieux sur le politique sont allées tellement en loin en Europe Orientale que le projet de Constitution Européenne risque de paraître un progrès face aux destructions déjà opérées avant l'adhésion à l'UE. Notamment de nombreuses féministes escomptent que la Constitution les aidera à améliorer les droits des femmes et pensent que la sacralisation des dogmes ultralibéraux n'est qu'un petit prix à payer pour obtenir ces droits, prix qui a déjà été payé par l'Europe Centrale avant l'adhésion. Vivant dans une culture ultralibérale depuis 15 ans, ayant consenties à d'immenses sacrifices pour l'adhésion à l'Union, elles conçoivent mal que le projet de Constitution Européenne soit un outil de destruction de droits des femmes en Europe Occidentale, notamment de leurs droits sociaux.
Voici quelques exemples de régression politique en Europe Centrale et Orientale qui risquent de faire parraître le projet libéral européen comme progressiste et social.
- L'article II 70 du TCE qui donne le droit de manifester collectivement sa religion en public est déjà inscrit dans la Constitution polonaise. (Art 52.2). Mais il est assorti dans cette constitution du droit à l'enseignement de la religion dans les écoles publiques ce que le projet européen ne mentionne pas aussi explicitement. Cela peut donc paraître un progrès aux yeux des Polonaises

- Par rapport au droit au mariage, l'article II 69 peut aussi paraître un progrès puisqu'il ne mentionne pas le sexe des parties contractantes contrairement à la Constitution Polonaise qui dit explicitement qu'il s'agit d'un homme et d'une femme. Il n'est donc pas étonnant que les lesbiennes et gays polonais comptent sur l'UE pour reconnaître leurs droits puisqu'il faut une révision de la constitution pour leur garantir le droit au mariage en Pologne

- Ils et elles comptent aussi sur l'article anti-discrimination (III 124) pour lever ces obstacles sans prendre garde qu'à 25 pays dont 10 d'Europe Centrale avec les mêmes hostilités ouvertes vis à vis de l'homosexualité, l'unanimité sera pratiquement impossible.
- Comme la Constitution Polonaise ne connaît plus le droit au travail, à peine « le libre choix et exercice d'une profession », le « droit de travailler » du projet constitutionnel européen apparaît comme un progrès

- C'est la même chose pour les services publics d'intérêt général : comme il n'y a plus de notion de service public dans la Constitution Polonaise, les SIEG représentent alors un progrès social….
- Un article très important stipule que les restrictions à la liberté de travailler et de s'établir dans l'Union pour les citoyens de l'Union doivent être levées par les Etats (III 134). C'est en échange des restrictions à l'émigration de leurs travailleurs que les 10 pays entrants ont obtenu quelques aides structurelles ou les subventions agricoles tant convoitées. Il est évident que pour des pays dont le chômage frise des 20% de la population active, cet article est une bénédiction. Les Etats se débarrasseraient ainsi à bon compte de leurs chômeurs en les incitant à chercher un hypothétique travail « en Occident » et éviteraient de mettre en œuvre des politiques d'aide à l'emploi aujourd'hui inexistantes. Pour les citoyens concernés, cette mesure leur apparaît comme une justice rendue après des décennies d'humiliation infligée par « l'Europe forteresse ». L'idée de mettre fin au double standard européen selon lequel « ceux de l'Ouest ont le droit de s'installer à l'Est, mais ceux de l'Est ne sont bons que pour le travail au noir » est très forte dans cette opinion publique et ce projet constitutionnel sera encore une fois pour cette raison perçu comme une avancée vers l'égalité.
Personne n'informe vraiment les citoyens d'Europe Centrale et Orientale du chômage en Europe Occidentale. Personne ne les mets en garde contre la loi capitaliste qui veut que l'afflux de main d'œuvre immigrée massive et bon marché contribue à faire baisser les salaires et entraîne l'appauvrissement de tous les travailleurs. Seule la solidarité entre les travailleurs d'ici et de là-bas ainsi qu'une politique industrielle et agricole durable et européenne digne ce de nom pourraient freiner cette course vers la dégradation des conditions de vie de tous.
13 ans de politique ultralibérale en Europe Centrale et Orientale ont creusé un fossé culturel entre Est et Ouest qui paraît aussi grand que du temps de la guerre froide… L'érosion des droits sociaux y a été telle qu'on voit mal comment une communauté d'intérêt entre les travailleurs des deux parties de l'Europe pourrait bien se faire. Pour sauvegarder quelques principes généraux, les travailleurs d'Europe Centrale sont prêts à sacrifier les droits de ceux de l'Europe Occidentale. Le tout sous le chantage permanent d'une extrême droite violemment anti-européenne au nom de certains principes nationaux parfois justifiés. De même les femmes, opprimées par la politique du Vatican, sont également prêtes à sacrifier les droits sociaux de leurs consœurs occidentales au nom d'une hypothétique égalité des droits que l'Europe ne leur garantie pourtant pas dans le domaine essentiel, les droits reproductifs.
Cette contradiction est largement le fruit de l'absence de débats au sujet de la pertinence de la construction européenne. Il est temps que nous, citoyens d'Est et d'Ouest, prenons enfin part aux décisions qui nous concernent tous. Une première contribution urgente au débat est de refuser cette Constitution inique, ultralibérale et conservatrice.
Dis donc.. t'y vas pas avec le dos de la main morte ...
john16 a écrit :De même qu il faut l unanimité pour adopter cette constitution
ah bon

on parle du refus de 4 pays pour faire échouer son adoption ...
enfin, au moins, le NON Français nous permettra d'avoir un nouveau 1er Ministre (faute de mieux

et j'espère que le message envoyé en direction de la Gauche sera correctement interprété

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Harry-Proton a écrit :john16 a écrit :De même qu il faut l unanimité pour adopter cette constitution
ah bon
on parle du refus de 4 pays pour faire échouer son adoption ...
enfin, au moins, le NON Français nous permettra d'avoir un nouveau 1er Ministre (faute de mieux) ...
et j'espère que le message envoyé en direction de la Gauche sera correctement interprété.
C'est honteux

Si on était en démocratie, on devrait même avoir un nouveau président

Le message à la gauche ... je pense pas




Quand je vois cet espèce de lèche bottes (pour être poli) de mamère ... qui a osé défendre le oui tout en se proclamant pour le social et l'écologie ... j'ai honte pour lui ... comment peut il encore se regarder dans un miroir

J'ai bien plus de respect aujourd'hui pour Marine Le Pen que pour mamère ou françois hollande ... qui sont des vendus, des traitres ...
Dis donc.. t'y vas pas avec le dos de la main morte ...
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